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Postnatal : émerveillement et épuisement

Postnatal : émerveillement et épuisement
 

Surmédicalisée, très surveillée et suivie, la femme enceinte est hyper protégée. Puis laissée quasi à l’abandon à la naissance de son nourrisson. Pourtant, nadia Déméné, conseillère en périnatalité insiste : le postnatal, c’est sacré.

Les savoirs ancestraux se sont perdus. Les techniques traditionnelles sont oubliées. Les symboles nécessaires ont disparu. Pourtant, nos vieux savaient tout. Chez les Lanak ou dans les pays du Maghreb, certaines traditions sont encore bien présentes. nadia Déméné, conseillère en périnatalité, partage son expérience dans sa famille en Afrique du nord. Elle est accompagnée de Marthe Cagnewa, maman kanak de trois enfants qui, alors qu’elle était éloignée des savoirs traditionnels, a été éveillée lors de sa première grossesse aux gestes ancestraux par sa belle-famille d’Ouvéa. Toutes les deux ont animé début juin un atelier sur le postnatal au Café des parents. Les mamans présentes, émilie, Delphine, Marine, issues d’un milieu plus éloigné des traditions, ont apprécié les conseils concrets des deux femmes. La période postnatale est un moment éprouvant. Pour le bébé qui vient de naître, plongé dans un monde à l’opposé de ce qu’il a ressenti pendant neuf mois.

il faut oser dire non si on ne veut pas de visite ou que les visiteurs portent notre bébé.

Pour la maman qui se retrouve tout entière à s’occuper de ce petit être, privée de sommeil. Pour le papa, qui doit trouver sa place dans cett e nouvelle famille. Un moment délicat durant lequel, de nos jours, les couples ont parfois du mal à faire face. « La fatigue est l’ennemi numéro un du postnatal. On peut se retrouver dans une spirale compliquée, raconte nadia Déméné. Nous constatons des dépressions postnatales de plus en plus longues et qui peuvent se déclencher tard, après le retour au travail. »

S’entourer de femmes

À la naissance du bébé, la mère, comblée de joie, est épuisée. « Chez nous, en Afrique du Nord, c’est une période très particulière, de 40 jours, très codifi ée, témoigne la conseillère en périnatalité, elle-même mère de trois jeunes enfants. Les cousines, les nièces, les femmes disponibles viennent dès le 8ème mois faire un grand ménage, elles apportent des denrées spécifi ques, font des grandes courses. Il y a toujours une présence féminine. Puis, durant les trois premiers jours après l’accouchement, la maman doit rester allongée. Elle se repose et garde le bébé sur elle. De garder le bébé contre soi le plus possible aide à l’allaitement. » Alors que la mère est concentrée sur son nourrisson, les femmes de la famille réalisent les tâches ménagères, soutiennent la nouvelle maman. Dans la belle famille de Marthe Cagnewa, « l’accompagnement se fait dès que l’on apprend que la femme est enceinte jusqu’à ce que le bébé fasse ses premiers pas. La société kanak est communautaire. Il y a toujours une présence féminine avec la femme enceinte. Ce qui lui permet de se reposer totalement. »

Demander de l’aide en guise de cadeaux

Nadia Déméné conseille de ne pas hésiter à demander de l’aide aux parents et amies. Tout en mett ant en garde contre les visites. « Chez nous, il n’y a pas de visites durant ces 40 premiers jours. Seules les aidantes peuvent venir. Au bout de deux semaines, les amis, les collègues peuvent éventuellement déposer un plat… » « Il est diffi cile de demander de l’aide », souligne Delphine, participante à l’atelier et jeune maman. Dans ce cas, demandez aux visiteurs de laisser tomber les doudous qui vont fi nir au placard, et proposez-leur de cuisiner, de faire la vaisselle, d’étendre le linge. Des aides qui resteront gravées dans la mémoire de la jeune maman. Et puis, « il faut oser dire non si on ne veut pas de visite ou que les visiteurs portent notre bébé. »

Un coin dodo pratique

Le bébé demande beaucoup d’att ention. Il veut téter. ne dort pas. Il faut donc tout mett re en oeuvre pour que, durant les premières semaines, l’espace de vie soit le plus pratique possible. Pour nadia Déméné, le co-dodo est clairement ce qu’il y a de plus sain. L’enfant se réveillera au début sûrement toutes les deux heures. Mieux vaut que vous soyez au plus près du nourrisson dans ces cas-là. Il existe des lits de co-dodo que l’on colle à celui des parents. Et si le petit a besoin d’être changé, pareil. La table à langer est à côté, accessible. nadia Déméné évoque la possibilité d’installer un grand matelas au sol pour dormir en famille. Trouvez le juste équilibre, pour que tous soient à l’aise et en sécurité. L’Organisation mondiale de la santé préconise de garder le bébé six mois dans la même pièce que les parents.

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Rester au chaud

Enfin, nadia Déméné insiste sur la notion de chaleur. La chaleur humaine, donc. Mais également la chaleur du lieu, éviter les courants d’air, rester le plus possible, durant les premières semaines, dans la chaleur d’une maison. Puis la chaleur d’un bon repas. « Des repas chauds, liquides et riches, ça fait du bien, et c’est parfait pour accompagner l’allaitement, précise nadia Déméné. Ne pas hésiter à boire des tisanes également, certaines plantes aident à la lactation, comme le fenouil. » Marthe ajoute : « Nous avons ce que l’on appelle « Le bon manger » : les aliments de la terre : ignames, taros, mais aussi des poulets élevés à la maison, et surtout, de l’eau de coco. » Le postnatal, ça se prépare : le retour à la maison, demander à être entourée, pas trop, juste assez, bien manger, bien organiser le lieu de nuit, et surtout, se faire confi ance.

Conseillère en périnatalité : accompagner les parents

Elle n’est pas gynécologue, elle n’est pas sagefemme, elle n’est pas psychologue. nadia Déméné est conseillère en périnatalité. « C’est complémentaire », assure la dame. Son métier : « replacer les émotions et les besoins humains de la femme, de la future ou nouvelle mère au centre d’un dispositif s’articulant entre la santé et le bien-être, physique et mental », détaille la spécialiste, et gérante de Qâbla, un lien de confiance. Qâbla est le nom donné aux femmes qui aident traditionnellement à la naissance. « L’empathie, l’écoute et la bienveillance sont au coeur des pratiques. L’accompagnement se base sur des connaissances scientifi ques comme sur des savoirs et savoir-faire culturels traditionnels », complète nadia Déméné. La conseillère en périnatalité peut intervenir dès que l’envie d’avoir des enfants se fait sentir dans un couple, jusqu’aux trois ans de l’enfant. Elle travaille aussi beaucoup sur la préparation au post natal, période qui, selon elle, est délaissée et pas suffi samment travaillée en amont. « Dans une démarche informative et préventive, nous proposons des ateliers autour de la parentalité par le prisme de la périnatalité. »

Nnadia Déméné : 72 14 90, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Facebook : Qâbla, autour de la naissance.

Les savoirs ancestraux se sont perdus. Les techniques traditionnelles sont oubliées. Les symboles nécessaires ont disparu. Pourtant, nos vieux savaient tout. Chez les Lanak ou dans les pays du Maghreb, certaines traditions sont encore bien présentes. nadia Déméné, conseillère en périnatalité, partage son expérience dans sa famille en Afrique du nord. Elle est accompagnée de Marthe Cagnewa, maman kanak de trois enfants qui, alors qu’elle était éloignée des savoirs traditionnels, a été éveillée lors de sa première grossesse aux gestes ancestraux par sa belle-famille d’Ouvéa. Toutes les deux ont animé début juin un atelier sur le postnatal au Café des parents. Les mamans présentes, émilie, Delphine, Marine, issues d’un milieu plus éloigné des traditions, ont apprécié les conseils concrets des deux femmes. La période postnatale est un moment éprouvant. Pour le bébé qui vient de naître, plongé dans un monde à l’opposé de ce qu’il a ressenti pendant neuf mois.

il faut oser dire non si on ne veut pas de visite ou que les visiteurs portent notre bébé.

Pour la maman qui se retrouve tout entière à s’occuper de ce petit être, privée de sommeil. Pour le papa, qui doit trouver sa place dans cett e nouvelle famille. Un moment délicat durant lequel, de nos jours, les couples ont parfois du mal à faire face. « La fatigue est l’ennemi numéro un du postnatal. On peut se retrouver dans une spirale compliquée, raconte nadia Déméné. Nous constatons des dépressions postnatales de plus en plus longues et qui peuvent se déclencher tard, après le retour au travail. »

S’entourer de femmes

À la naissance du bébé, la mère, comblée de joie, est épuisée. « Chez nous, en Afrique du Nord, c’est une période très particulière, de 40 jours, très codifi ée, témoigne la conseillère en périnatalité, elle-même mère de trois jeunes enfants. Les cousines, les nièces, les femmes disponibles viennent dès le 8ème mois faire un grand ménage, elles apportent des denrées spécifi ques, font des grandes courses. Il y a toujours une présence féminine. Puis, durant les trois premiers jours après l’accouchement, la maman doit rester allongée. Elle se repose et garde le bébé sur elle. De garder le bébé contre soi le plus possible aide à l’allaitement. » Alors que la mère est concentrée sur son nourrisson, les femmes de la famille réalisent les tâches ménagères, soutiennent la nouvelle maman. Dans la belle famille de Marthe Cagnewa, « l’accompagnement se fait dès que l’on apprend que la femme est enceinte jusqu’à ce que le bébé fasse ses premiers pas. La société kanak est communautaire. Il y a toujours une présence féminine avec la femme enceinte. Ce qui lui permet de se reposer totalement. »

Demander de l’aide en guise de cadeaux

Nadia Déméné conseille de ne pas hésiter à demander de l’aide aux parents et amies. Tout en mett ant en garde contre les visites. « Chez nous, il n’y a pas de visites durant ces 40 premiers jours. Seules les aidantes peuvent venir. Au bout de deux semaines, les amis, les collègues peuvent éventuellement déposer un plat… » « Il est diffi cile de demander de l’aide », souligne Delphine, participante à l’atelier et jeune maman. Dans ce cas, demandez aux visiteurs de laisser tomber les doudous qui vont fi nir au placard, et proposez-leur de cuisiner, de faire la vaisselle, d’étendre le linge. Des aides qui resteront gravées dans la mémoire de la jeune maman. Et puis, « il faut oser dire non si on ne veut pas de visite ou que les visiteurs portent notre bébé. »

Un coin dodo pratique

Le bébé demande beaucoup d’att ention. Il veut téter. ne dort pas. Il faut donc tout mett re en oeuvre pour que, durant les premières semaines, l’espace de vie soit le plus pratique possible. Pour nadia Déméné, le co-dodo est clairement ce qu’il y a de plus sain. L’enfant se réveillera au début sûrement toutes les deux heures. Mieux vaut que vous soyez au plus près du nourrisson dans ces cas-là. Il existe des lits de co-dodo que l’on colle à celui des parents. Et si le petit a besoin d’être changé, pareil. La table à langer est à côté, accessible. nadia Déméné évoque la possibilité d’installer un grand matelas au sol pour dormir en famille. Trouvez le juste équilibre, pour que tous soient à l’aise et en sécurité. L’Organisation mondiale de la santé préconise de garder le bébé six mois dans la même pièce que les parents.

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Rester au chaud

Enfin, nadia Déméné insiste sur la notion de chaleur. La chaleur humaine, donc. Mais également la chaleur du lieu, éviter les courants d’air, rester le plus possible, durant les premières semaines, dans la chaleur d’une maison. Puis la chaleur d’un bon repas. « Des repas chauds, liquides et riches, ça fait du bien, et c’est parfait pour accompagner l’allaitement, précise nadia Déméné. Ne pas hésiter à boire des tisanes également, certaines plantes aident à la lactation, comme le fenouil. » Marthe ajoute : « Nous avons ce que l’on appelle « Le bon manger » : les aliments de la terre : ignames, taros, mais aussi des poulets élevés à la maison, et surtout, de l’eau de coco. » Le postnatal, ça se prépare : le retour à la maison, demander à être entourée, pas trop, juste assez, bien manger, bien organiser le lieu de nuit, et surtout, se faire confi ance.

Conseillère en périnatalité : accompagner les parents

Elle n’est pas gynécologue, elle n’est pas sagefemme, elle n’est pas psychologue. nadia Déméné est conseillère en périnatalité. « C’est complémentaire », assure la dame. Son métier : « replacer les émotions et les besoins humains de la femme, de la future ou nouvelle mère au centre d’un dispositif s’articulant entre la santé et le bien-être, physique et mental », détaille la spécialiste, et gérante de Qâbla, un lien de confiance. Qâbla est le nom donné aux femmes qui aident traditionnellement à la naissance. « L’empathie, l’écoute et la bienveillance sont au coeur des pratiques. L’accompagnement se base sur des connaissances scientifi ques comme sur des savoirs et savoir-faire culturels traditionnels », complète nadia Déméné. La conseillère en périnatalité peut intervenir dès que l’envie d’avoir des enfants se fait sentir dans un couple, jusqu’aux trois ans de l’enfant. Elle travaille aussi beaucoup sur la préparation au post natal, période qui, selon elle, est délaissée et pas suffi samment travaillée en amont. « Dans une démarche informative et préventive, nous proposons des ateliers autour de la parentalité par le prisme de la périnatalité. »

Nnadia Déméné : 72 14 90, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Facebook : Qâbla, autour de la naissance.

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