Cet antiseptique naturel, facile à confectionner, devrait son nom à des voleurs qui s’en seraient servis jadis pour détrousser les pestiférés.
En 1748, « l’acetum copositum antisepticum », surnommé « vinaigre des 4 voleurs », est inscrit au Codex de la pharmacopée française dans la rubrique des vinaigres médicinaux composés. La formule mentionnée rassemble une dizaine de plantes, sommités sèches de grande et de petite absinthe, romarin, sauge, menthe, rue des jardins, fleurs de lavande, racine de Calamus aromaticus, écorce de cannelle, girofle, noix de muscade et ail. Après avoir ôté et pressé les plantes, du camphre dissous dans de l’acide acétique est ajouté quelques heures avant la filtration. L’auteur conseille d’utiliser du vinaigre de vin de bonne qualité et de conserver ce remède dans un lieu frais. Cette reconnaissance officielle de sa valeur médicinale valut au « vinaigre des 4 voleurs » d’être longtemps commercialisé comme antiseptique.
Aujourd’hui, la formule de ce remède naturel, à nouveau au goût du jour, peut diverger selon les marques qui le commercialisent, mais on retrouve une base de plantes médicinales et d’épices. Cette « potion magique » peut se confectionner maison en suivant une recette simple. Il suffit de se procurer 20 g de chacune des plantes suivantes – romarin, lavande, sauge, thym, menthe, absinthe, marjolaine – et d’ajouter des épices à raison de 3 g de cannelle, 3 g de girofle, 3 g de muscade ainsi que 2 gousses d’ail. La marjolaine est parfois remplacée par de la sarriette ou de l’armoise. L’ensemble doit macérer durant 15 jours dans 2 litres de vinaigre de cidre. À terme, on ajoute 5 g de camphre (facultatif), on filtre et on verse dans des flacons qui, fermés hermétiquement, se conservent à l’abri de la lumière.
Ce vinaigre de vin associe désormais des vertus cosmétiques à ses propriétés médicinales reconnues de longue date. En soin capillaire, il est conseillé pour assainir le cuir chevelu (cheveux gras, pellicules), pour redonner du gonflant à la chevelure ainsi que pour prévenir, voire éliminer poux et lentes. Côté peau, il est préconisé en dilution pour le nettoyage des peaux sensibles. En lotion corporelle, son effet tonique procurerait une agréable sensation de bien-être et de fraîcheur. En après-rasage, pur ou dilué, il est réputé pour adoucir les irritations. Ses qualités antiseptiques en font un allié pour la désinfection des plaies, pour soulager les aphtes et les inflammations de la gorge ainsi que pour calmer les piqûres d’insectes. Il sert aussi pour purifier l’air (par vaporisation) et l’eau (une cuillère à soupe dans un litre d’eau). Il s’emploie en friction sur les tempes, le front et les poignets, en cas de maux de tête et d’évanouissements. Enfin ses propriétés anti-inflammatoires sont exploitées en compresses pour décongestionner et détendre en cas de crampes, rhumatismes ou douleurs articulaires.
UN PEU D’HISTOIRE
Le mois de juin 1720 marque le départ de la dernière épidémie de peste en France. De Marseille, elle gagnera la Provence, le Comtat Venaissin et le Languedoc. Dans l’attirail des médecins, destiné à les préserver de la contagion, se trouvait, dit-on, une éponge imbibée du « vinaigre des 4 voleurs ». Selon la légende, c’est un siècle plus tôt, lors de l’épidémie qui ravagea la ville de Toulouse, que ce remède fut employé pour la première fois par… quatre voleurs. Surpris en train de dépouiller des pestiférés, les pillards auraient avoué aux juges étonnés par leur bonne santé, qu’ils possédaient un remède secret les préservant de la contagion : ils buvaient et s’enduisaient les mains, le visage et autres parties du corps d’un macérât de vinaigre. D’autres récits situent ce même scénario au cours de l’épisode de peste marseillais.
En 1748, « l’acetum copositum antisepticum », surnommé « vinaigre des 4 voleurs », est inscrit au Codex de la pharmacopée française dans la rubrique des vinaigres médicinaux composés. La formule mentionnée rassemble une dizaine de plantes, sommités sèches de grande et de petite absinthe, romarin, sauge, menthe, rue des jardins, fleurs de lavande, racine de Calamus aromaticus, écorce de cannelle, girofle, noix de muscade et ail. Après avoir ôté et pressé les plantes, du camphre dissous dans de l’acide acétique est ajouté quelques heures avant la filtration. L’auteur conseille d’utiliser du vinaigre de vin de bonne qualité et de conserver ce remède dans un lieu frais. Cette reconnaissance officielle de sa valeur médicinale valut au « vinaigre des 4 voleurs » d’être longtemps commercialisé comme antiseptique.
Aujourd’hui, la formule de ce remède naturel, à nouveau au goût du jour, peut diverger selon les marques qui le commercialisent, mais on retrouve une base de plantes médicinales et d’épices. Cette « potion magique » peut se confectionner maison en suivant une recette simple. Il suffit de se procurer 20 g de chacune des plantes suivantes – romarin, lavande, sauge, thym, menthe, absinthe, marjolaine – et d’ajouter des épices à raison de 3 g de cannelle, 3 g de girofle, 3 g de muscade ainsi que 2 gousses d’ail. La marjolaine est parfois remplacée par de la sarriette ou de l’armoise. L’ensemble doit macérer durant 15 jours dans 2 litres de vinaigre de cidre. À terme, on ajoute 5 g de camphre (facultatif), on filtre et on verse dans des flacons qui, fermés hermétiquement, se conservent à l’abri de la lumière.
Ce vinaigre de vin associe désormais des vertus cosmétiques à ses propriétés médicinales reconnues de longue date. En soin capillaire, il est conseillé pour assainir le cuir chevelu (cheveux gras, pellicules), pour redonner du gonflant à la chevelure ainsi que pour prévenir, voire éliminer poux et lentes. Côté peau, il est préconisé en dilution pour le nettoyage des peaux sensibles. En lotion corporelle, son effet tonique procurerait une agréable sensation de bien-être et de fraîcheur. En après-rasage, pur ou dilué, il est réputé pour adoucir les irritations. Ses qualités antiseptiques en font un allié pour la désinfection des plaies, pour soulager les aphtes et les inflammations de la gorge ainsi que pour calmer les piqûres d’insectes. Il sert aussi pour purifier l’air (par vaporisation) et l’eau (une cuillère à soupe dans un litre d’eau). Il s’emploie en friction sur les tempes, le front et les poignets, en cas de maux de tête et d’évanouissements. Enfin ses propriétés anti-inflammatoires sont exploitées en compresses pour décongestionner et détendre en cas de crampes, rhumatismes ou douleurs articulaires.
UN PEU D’HISTOIRE
Le mois de juin 1720 marque le départ de la dernière épidémie de peste en France. De Marseille, elle gagnera la Provence, le Comtat Venaissin et le Languedoc. Dans l’attirail des médecins, destiné à les préserver de la contagion, se trouvait, dit-on, une éponge imbibée du « vinaigre des 4 voleurs ». Selon la légende, c’est un siècle plus tôt, lors de l’épidémie qui ravagea la ville de Toulouse, que ce remède fut employé pour la première fois par… quatre voleurs. Surpris en train de dépouiller des pestiférés, les pillards auraient avoué aux juges étonnés par leur bonne santé, qu’ils possédaient un remède secret les préservant de la contagion : ils buvaient et s’enduisaient les mains, le visage et autres parties du corps d’un macérât de vinaigre. D’autres récits situent ce même scénario au cours de l’épisode de peste marseillais.
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